C’est entré dans ta vie et jamais tu ne te serais dis que ça ferait tant de dégâts. Au début c’est beau, c’est léger, c’est joyeux. Tu ne vis que pour ça ou presque. Tu es loin de tout, ta bulle te protèges du monde et puis tu ne vois pas le danger arriver. Tu es aveuglé par tant de simplicité, d’authenticité. Tu es là où tant peine à être. Au sommet du bonheur. Tu vis à fond jusqu’à ce que les premiers signes arrivent. La distance, la fuite, l’absence, la colère, l’hypocrisie, la méchanceté, la haine.
Avec le temps ça devient lourd, juste lourd. Tu t’accroches parce qu’on te dis que la vie est dure, que c’est un perpétuel combat. Tu ne veux pas croire que ça t’arrive, du moins tu veux juste croire que tu vas t’en sortir, que tu vas batailler de toutes tes forces et que tu seras fier(e) du résultat. Puis ça te bouffe. Le moral, le physique, tout. Il ne reste plus rien tant tu te débats. On t’as tout pris. « C’est la vie », « ça arrive » disent-ils. Et toi, tu refuses de les croire, de donner raison à ces personnes qui croient connaître la vie, ta vie, mieux que toi, mais dans le fond tu sais. Tu sais. Tu sais qu’ils ont raison. Tu te voile la face. IMPOSSIBLE, Au reste du monde oui, mais pas à moi. Et par fierté, pour prouver tu ne sais quoi, tu vas persévérer, te battre un peu plus, pensant que tu arranges tout alors que tu ne fait que t’infliger une douleur inutile. En réalité, tu vas juste t’enfoncer un peu plus, courir après l’inatteignable, espérer l’inespérable, croire en l’impossible, rêver au milieu du cauchemars. Tu vas prendre des claques, encore et encore, mais tu vas continuer de tendre la joue, pas parce que tu es trop con(ne) pour prendre la fuite, mais parce que tu crois de tout ton être que c’est encore possible. Tu es dans le déni.
Viens parfois un léger déclic, tu commences alors à comprendre la réalité dans laquelle tu es. Il faut choisir. La vie ou le reste. Se laisser couler ou nager pour atteindre le rivage. Tu te sent seule, abandonnée. L’amertume et le dégoût pour la vie essaie de s’installer. Tu as tout perdu, ta confiance, ta crédibilité. Tu te sent détruit. Ton monde s’écroule et tu ne sais plus vraiment à quoi t’attacher.
Puis les évènements de la vie, vont te montrer que tu as un large choix de possibilités, qu’il y a encore de quoi sourire. Alors tu lâches prise. Tu es dans le doute, est ce que tu devient hermétique à toutes émotions ou est ce que tu est réellement en train d’avancer ? L’incertitude te poursuit pendant quelques temps avant de laisser place à la paix. La paix s’installe parce que tu t’es arraché(e) des mains du trouble, parce que ton âme a crier après le souffle de vie, parce que tu as cherché celui qui pourra t’aider à te relever. Maintenant tu avances sur des chemins que tu ne connais pas, tu arrêtes de te poser des questions, tu arrêtes de faire en fonction des autres.
C’est le moment où tu décides de prendre soin de toi, d’avancer. De vivre.
R.